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L'importance de surveiller sa glycémie

Le suivi du diabète de type 2 (DT2) implique parfois une autosurveillance glycémique (ASG) prescrite par son médecin. L’ASG constitue un moyen très utile pour mieux vivre avec son diabète au quotidien

Corinne Nkondjock - Patiente
L'importance de surveiller sa glycémie

Surveiller sa glycémie

L'ASG constitue un moyen très utile pour mieux vivre avec son diabète au quotidien. A quoi sert cette autosurveillance glycémique ? Comment cela se passe-t-il en pratique ? Réponses.

Le rôle de l’autosurveillance glycémique

L’ASG est nécessaire dans le suivi du diabète de type 2 traité par insuline et variable selon les cas de diabète de type 2 non traités par insuline. L'ASG sert principalement à contrôler et prévenir les déséquilibres (hypo ou hyper). C'est pourquoi dans le diabète de type 2 le médecin ne la prescrit souvent que lorsque le traitement est susceptible d'entraîner des hypoglycémies (sulfamide hypoglycémiant ou insuline par exemple). Sinon, une hémoglobine glyquée (ou HbA1c) trimestrielle est suffisante. Cette autosurveillance permet également de mesurer l’effet d’un aliment ou d’une activité physique sur sa glycémie c’est-à dire son taux de sucre dans le sang.

Les bons moments pour surveiller sa glycémie

Il n’existe pas de règle universelle pour la fréquence de l’autosurveillance glycémique. Néanmoins, les recommandations sont de 2 fois par semaine à 4 fois par jour pour les patients ayant un DT2, en fonction de sa situation (notamment du traitement en cours). C’est le médecin qui fixe la fréquence, il est donc important de se référer à son ordonnance. Hors traitement par insuline, le médecin ne pourra pas vous prescrire plus de 200 bandelettes par an.

Vous pourrez discuter avec votre équipe soignante des moments les plus intéressants à contrôler pour améliorer votre équilibre.

De façon générale, le médecin prescrit des automesures aux moments suivants : 
- À jeun (après une nuit de sommeil ou avant un repas) 
- En encadrant un repas (avant le repas puis 2 ou 4 h après) 
- Avant d’aller se coucher

En plus de la prescription médicale, il peut y avoir des moments de la vie quotidienne qui nécessitent une automesure de la glycémie : 
- Lors d’une sensation de malaise 
- En présence de signes d’hypoglycémie 
- En présence de signes d’hyperglycémie 
- Avant et après une activité physique 
- Lors du changement ou ajustement de son traitement hypoglycémiant Avant et après une intervention chirurgicale ou dentaire 
- En période de stress et d’infection

L’autosurveillance glycémique (ASG) en pratique

En fonction de son profil, il peut y avoir deux façons de pratiquer l’autosurveillance de sa glycémie :

Le lecteur de glycémie capillaire

La majorité des diabétiques de type 2 réalise l’ASG à l’aide d’un lecteur de glycémie capillaire. Au départ, l’ASG nécessite un peu d’organisation. Afin de gagner du temps, il est important de bien préparer tout le matériel nécessaire. Les lecteurs actuels ont beaucoup évolué et nécessitent de très faibles volumes de sang.

Lors de la première utilisation, il est possible de se faire accompagner par un professionnel de santé (IDE ou pharmacien notamment). Avant de commencer, il est important de s’assurer que ses mains sont propres et sèches et éviter d’utiliser de la solution hydroalcoolique avant l’injection (l’alcool peut perturber les résultats). Il faut ensuite vérifier que les bandelettes ne sont pas périmées, que le lecteur est propre et que sa batterie fonctionne correctement. Des solutions de contrôle sont généralement fournies afin de vérifier de temps en temps que son lecteur est bien réglé et que les résultats indiqués seront fiables.

Le lecteur de glucose interstitiel

Dans certains cas très précis, pour les patients sous insuline avec plus de 3 injections par jour, il peut être envisagé un lecteur de glucose interstitiel. Ce type de lecteur est pratique lorsque la fréquence de surveillance est importante. Le capteur est positionné sur le bras ou la cuisse et mesure le taux de glucose dans le liquide interstitiel. Pour en savoir plus sur ce type de lecteur et savoir si vous êtes éligible, renseignez-vous auprès de votre diabétologue.

Les objectifs glycémiques et l’HbA1c

L’objectif glycémique au quotidien est individuel et peut évoluer au fil du temps. Qu’il s’agisse d’une autosurveillance par glycémie capillaire ou par capteur du glucose interstitiel, les objectifs glycémiques sont fixés par le médecin. C’est lui qui indique la plage de valeurs glycémiques acceptables pour chaque patient, généralement 70 à 120 mg/dl avant les repas et inférieur à 180 mg/dl, 2h après les repas. La lecture des résultats de l’ASG est très importante et peut faire l’objet d’une traçabilité afin de garder en mémoire les données pour échanger avec son médecin lors du suivi ou d’un rendez-vous médical. Certaines applications peuvent être utiles et permettent de récupérer les données sous forme de carnet de suivi virtuel.

En sus de l’ASG ou de façon isolée, le médecin peut prescrire une surveillance glycémique par prise de sang pour vérifier l’équilibre du diabète grâce à l’HbA1c encore appelée hémoglobine glyquée. Cette surveillance individuelle peut être variable selon les individus (type de diabète, âge et activité notamment). L’HbA1c est le reflet de la glycémie au cours des trois derniers mois environ et permet d’évaluer le risque de complications du diabète à long terme. Autrement dit, plus l’on est proche de l’objectif glycémique indiqué par son médecin, plus les chances de bien vivre avec son diabète et sans complications sont grandes. Toutefois, il est généralement recommandé pour les patients atteints de DT2 d’avoir une HbA1c sous 7 %.

Aussi, plusieurs facteurs sont reconnus comme ayant un impact négatif sur l’équilibre du diabète de type 2. Les infections et le stress peuvent provoquer des hyperglycémies mais également un traitement mal adapté ou bien encore des écarts alimentaires importants. Lorsqu’elle est ponctuelle, l’hyperglycémie n’est pas grave. En revanche, si les hyperglycémies sont répétitives, il est important d’en identifier la cause et d’en discuter avec son médecin.

Sources :  
1. HAS, Diabète de type 2 de l’adulte, mars 2014, consulté le 25 juillet 2021, https://www.has-sante.fr/ upload/docs/application/pdf/2014-04/guide_pds_diabete_t_3_web.pdf 
2. HAS, Stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2, janvier 2013, consult é le 25 juillet 2021, https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2013-02/10irp04_sy… e_type_2_objectif_glycemique_messages_cles.pdf 
3. Fédération française des diabétiques, l’Hba1c ou hémoglobine glyquée, consulté le 25 juillet 2021, h ttps://www.federationdesdiabetiques.org/information/glycemie/hba1c

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