Les enjeux du diabète de type 2, l’insulinorésistance et l’insulinopénie
Le diabète de type 2 apparaît généralement après l’âge de 40 ans. Les facteurs de risques sont, le plus souvent, un facteur héréditaire, la sédentarité et une alimentation déséquilibrée impliquant tous deux du surpoids, voire de l’obésité. L’excès de poids a de nombreuses conséquences sur le diabète et sur la santé. Une trop grande quantité de cellules graisseuses (ou adipocytes) au niveau de la ceinture abdominale peut induire ce que l’on appelle l’insulinorésistance ou la résistance à l’insuline.
L’insuline est une hormone qui fonctionne comme une clé qui "ouvre" les cellules de notre corps et permet au sucre d’y pénétrer. Dans les faits, la résistance à l’insuline arrive progressivement et les cellules du foie et des muscles ne laissent plus entrer le glucose, principal carburant de notre corps. En effet, le glucose fournit l’énergie nécessaire au fonctionnement de notre organisme grâce aux aliments que l’on consomme au cours des repas. Les glucides absorbés sont transformés en glucose depuis l’intestin. Concrètement, le glucose participe à réguler la température corporelle, à réaliser des efforts musculaires et à faire fonctionner le cerveau.
Parallèlement au phénomène d’insulinorésistance, le pancréas doit compenser en sécrétant beaucoup d’insuline afin de rééquilibrer la glycémie. Ce système de compensation fonctionne généralement pendant plusieurs années, puis, le pancréas s’épuise et arrête progressivement de produire de l’insuline. C’est ce que l’on appelle l’insulinopénie.
Pour éviter les phénomènes d’insulinorésistance et d’insulinopénie et les complications que cela implique, il est donc important de maintenir un poids adapté voire de perdre du poids, le cas échéant. Dans tous les cas, il est préférable d’avoir un suivi auprès d’un ou d’une diététicienne-nutritionniste afin d’adopter une bonne hygiène de vie alimentaire, que vous ayez un traitement médicamenteux ou non.
Quelle que soit l’évolution de la maladie, il est important de prendre soin de son alimentation. Avec ou sans diabète, les recommandations de l’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) indiquent que les apports journaliers doivent être limités à 35 - 40 % des apports énergétiques quotidiens pour les lipides, à 10 - 20 % pour les protéines et à 40 - 55 % pour les glucides.
Contrôler la quantité de lipides (ou graisses) dans son alimentation est très important. Plus les cellules graisseuses (cellules adipeuses) grossissent et se multiplient, plus la résistance à l’insuline augmente. Les aliments contenant de nombreux lipides sont les viandes et les poissons gras, la charcuterie, les produits laitiers, le fromage, les œufs…
Aussi, tous les lipides ne se valent pas et, comme souvent, tout dépend de la quantité totale.
Les glucides que l’on retrouve par exemple dans les céréales, le pain, les fruits et les légumes ou encore le lait, sont la seule source d’énergie indispensable au fonctionnement de notre organisme. Par exemple, le cerveau a besoin à lui seul d'un apport journalier de 120 g de glucose (2). Les besoins en glucides varient selon l’âge, la taille, le poids et le niveau d’activité physique quotidienne. La notion d’indice glycémique est très importante et permet d’évaluer le pouvoir hyperglycémiant (c’est-à-dire qui a une teneur importante en glucose et provoque une augmentation rapide de la glycémie) de chaque aliment
Autrement dit, un aliment à quantité équivalente de glucides n’a pas systématiquement le même pouvoir hyperglycémiant et un même aliment, selon son mode de cuisson, peut avoir également des pouvoirs hyperglycémiants différents.
Les protéines sont indispensables au bon fonctionnement du corps. Les protéines participent à la croissance, à l’entretien des tissus et des organes ainsi qu’au bon fonctionnement du système immunitaire. L’apport de protéines doit être varié et composé idéalement de protéines d’origines animales et végétales.
L’équilibre alimentaire est essentiel quelle que soit l’évolution de la maladie et doit être couplé à la pratique d’une ou plusieurs activités physiques à raison de 30 minutes par jour en moyenne.
Foire aux questions
Mon alimentation doit-elle être différente du reste de la population ?
Absolument pas. Les recommandations en matière d’alimentation sont les mêmes pour les personnes diabétiques que pour le reste de la population. Contrairement aux idées reçues, il n’existe pas de régime alimentaire spécifique aux personnes diabétiques.
Quels sont les points de vigilance à adopter pour une alimentation équilibrée ?
Adapter sa consommation de glucides sans excès mais aussi sans se priver car notre corps a besoin de glucose pour fonctionner. Manger de tous les groupes d’aliments et contrôler la qualité et la quantité de lipides (graisses). À chaque repas, consommer des légumes est indispensable ainsi qu’un produit laitier. Privilégiez la consommation de fruits, riches en fibres, plutôt que de jus de fruits et pensez à bien vous hydrater en buvant de l’eau au fil de la journée. Évitez de manger trop salé et privilégiez le “fait-maison” également.
J'ai un diabète, puis-je consommer de l’alcool ?
À consommer avec modération (3) (2 verres par jour maximum et pas tous les jours), les boissons alcoolisées ne sont pas interdites lorsque l’on est diabétique. Cependant, il est préférable de ne pas les consommer en dehors des repas et de privilégier des quantités raisonnables pour éviter de consommer un excès de calories. De plus, l'alcool peut engendrer des hypoglycémies. C'est pourquoi, il est important de manger lorsque l'on consomme de l'alcool.
J’ai souvent des fringales et j’ai envie de sucre :
Les fringales fréquentes participent au déséquilibre alimentaire. Il est préférable de manger en quantité suffisante lors de vos repas pour éviter les fringales. Aussi, il est très important de consommer des aliments sucrés au cours ou en fin de repas, plutôt que de façon isolée.
Auteur: Corinne Nkondjock, Journaliste médical
Sources :
1. ANSES, Actualisation des repères du PNNS : révision des repères de consommations alimentaires. Décembre 2016. Consulté le 31 août 2021, page 20, https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0103Ra-1.pdf
2. PNNS4 2019-2023, Consulté le 30 mai 2021, https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnns4_2019-2023.pdf
3. Santé Publique France. Alcool et santé : améliorer les connaissances et réduire les risques. 26 mars 2019. Consulté le 21/02/2024 sur 2. PNNS4 2019-2023, Consulté le 30 mai 2021, https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnns4_2019-2023.pdf